Feuillage

Par Monique Pagé

Et je me suis assise, repue de marche et d’images, sur une des chaises longues au design ondulé conçu pour réconforter les flâneurs du parcours Gouin. 

J’ai écouté, regardé, pris de mauvaises photos. Rien ne m’a retenue alors j’ai fermé les yeux et…

Les feuilles me parlaient. Elles bruissaient. Indifférentes aux kôklux   –  kôklux      –  kôklux des automobiles qui traversaient le petit pont Viau, au vroooum des bateaux sur la rivière, aux stridulations des cigales, aux papotages de mes voisins de chaises.

Elles me parlaient au-dessus des bruits obligés, des pensées inutiles et des sentences quotidiennes. Elles racontaient les courants d’air riches d’humidité, de pollens et d’histoires dérobées qui retombent plus loin dans une autre saison ou attendent dans les nuages. Elles fredonnaient cet air insouciant joué par le temps qui prend, qui donne ou abandonne, mais qui parfois déroule quelques secondes précieuses pour la durée d’une vie.

Elles oscillaient au-dessus de moi, s’harmonisant à mon tremblement. Ou était-ce moi qui m’accordais à leur légèreté?


Ce texte a été écrit dans le cadre de l’atelier d’écriture géopoétique sur les parcs.

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